Une dépendance dans une relation amoureuse n'est pas nécessairement pathologique. En effet, dans la phase d'amour, les partenaires connaissent un certain degré de dépendance et de fusion émotionnelle, qui s'exprime dans le désir mutuel d'être ensemble. Rien de mauvais, en fait. Il est certain, cependant, qu'avec le temps ou la stabilisation de la relation, l'intensité diminue, redonnant aux membres du couple une plus grande autonomie.
La dépendance émotionnelle pathologique est très différente. Elle se caractérise par un besoin émotionnel et physique d'être avec l'autre, une condition unique et indispensable pour se sentir complet. Dans ce type de relation, le partenaire se voit accorder une telle importance qu'il fait passer ses propres besoins et désirs avant ceux de l'autre.
Mais qu'est-ce que la dépendance émotionnelle ? Comment s'en sortir ? Comment la reconnaître pour la traiter ?
Ce que disent les manuels de psychiatrie sur la dépendance émotionnelle
À ce jour, la dépendance émotionnelle ne figure dans aucun des principaux manuels de diagnostic comme un trouble à part entière. Malgré cela, dans la dernière version du DSM 5, le manuel statistique et diagnostique des troubles psychiatriques rédigé par l'Association psychiatrique américaine, c'est précisément la dépendance émotionnelle (avec le terme de dépendance amoureuse) qui est mentionnée, mais sans faire aucune référence ni à des critères de diagnostic ni aux caractéristiques de cette dépendance relationnelle.
Comment la reconnaître ?
Comme pour les autres types de dépendance, les symptômes et signaux typiques des dépendances se manifestent généralement par une dépendance émotionnelle : intoxication, tolérance, abstinence et incapacité à contrôler les impulsions.
La personne qui souffre d'une dépendance émotionnelle ne ressent un sentiment de bien-être (ivresse) que lorsqu'elle est avec son partenaire, et ressent le besoin d'augmenter le temps passé ensemble, en réduisant toujours les moments consacrés à elle-même.
En même temps, la distance et l'absence physique du partenaire (abstinence) conduisent à un état de désespoir qui ne peut être atténué que par la proximité physique de l'autre.
Cela s'accompagne de l'incapacité à contrôler ses propres émotions et réactions et d'une pensée presque exclusivement centrée sur l'autre personne.
Quoi et qui crée une dépendance émotionnelle ?
Il existe une corrélation étroite entre le type d'attachement qui se développe dès la petite enfance à travers la relation avec des figures attentionnées et le développement d'une personnalité dépendante.
En particulier, les sujets qui ont vécu un type d'attachement insécurisé-ambivalent reflètent les traits typiques des individus ayant une dépendance affective qui se manifestent le plus souvent :
L'expérience du manque affectif a donc été caractérisée par des figures d'attachement présentes mais de façon intermittente et ambivalente, une relation souvent caractérisée par une inversion des rôles avec l'enfant dans le rôle de l'adulte et vice versa.
Dépendance affective, que faire pour s'en sortir ?
Le traitement de la dépendance affective peut être long et aussi très difficile. Elle exige, tout d'abord, la reconnaissance de sa dépendance par ceux qui en souffrent et la volonté d'entreprendre un processus de changement. Et ce n'est pas facile.
Selon la gravité du trouble, la dépendance émotionnelle peut être traitée efficacement par la combinaison de deux approches thérapeutiques principales : la psychothérapie et la pharmacothérapie.
La thérapie cognitivo-comportementale est particulièrement adaptée à ce type de trouble, car elle se concentre sur la restructuration des pensées irrationnelles qui caractérisent la pensée du sujet dépendant, l'aidant à travailler sur le contrôle des impulsions et des émotions pour arriver progressivement à une nouvelle conception des relations et des rapports.
En ce qui concerne le traitement pharmacologique, dans les cas les plus graves, en association avec la psychothérapie, des antidépresseurs peuvent être prescrits pour rétablir le fonctionnement normal du sujet, en parvenant à réduire l'ampleur des symptômes physiques et émotionnels, en donnant une impulsion supplémentaire pour agir et ne pas devenir victime de sa dépendance.